Il y a 4 ans (déjà ! ), je publiais mon premier livre.

Cinq semaines seulement avant sa sortie, j’ai découvert que j’avais un p’tit souci…

« C’est un début de cancer », me dit le médecin, « il ne faut pas ne rien faire. » Il voulait insister sur l’importance de la situation, pensant très certainement que j’avais perdu la raison : je venais de lui demander combien de temps j’avais devant moi pour explorer d’autres approches de guérison.

Pour lui, aucune autre approche que la chirurgie ne pouvait m’aider. Explorer des « alternatives » équivalait ainsi à ne « rien faire ».

Mais moi, je sentais, très fort, que mon corps essayait de me parler. Je sentais que ces symptômes étaient là pour me faire évoluer et qu’il était important pour moi de les écouter, de les décrypter et ainsi, peut-être, de les libérer. Je n’étais pas contre la chirurgie, je sentais juste qu’autre chose pouvait – aussi ou d’abord – m’aider.

Ce que j’ai découvert dans ces explorations intérieures, c’est que j’avais vraiment besoin de mettre à jour qui j’étais.

Écrire Les Petites Voix avait été une première étape, extrêmement importante, quant au fait de révéler mon vrai moi. Dans ce livre, je divulguais certaines parties de mon être que j’avais longtemps cachées.

Je sortais enfin du placard l’intuitive que j’étais, celle qui était finalement (et secrètement !) passionnée par tout ce qui touchait à l’impalpable, l’invisible et la spiritualité. Je n’avais, jusque-là, jamais réussi à concilier cet aspect de ma personnalité avec son apparent opposé : ma rationalité. Les Petites Voix avait été là pour ça. Oui, on pouvait être à la fois rationnel ET spirituel.

Et donc ça c’était fait.

Mais une autre étape m’attendait. Et il a fallu que mon corps tire la sonnette d’alarme pour que j’aille – véritablement – la regarder.

Pour avancer, j’avais aussi vraiment besoin… de m’alléger.

Lâcher de vieilles valises qui ne m’appartenaient pas et qui m’affectaient beaucoup plus que je ne l’avais imaginé.

Lâcher aussi certains comportements que j’avais avec autrui, qui non seulement ne me servaient pas (ou plus, en tous les cas), mais qui rongeaient mon énergie de vie. Cette même énergie qui était nécessaire pour ma santé, certes, mais aussi pour créer mon prochain livre de Vie. Celui où j’ose, vraiment et pleinement, me montrer. Celui ou je retire ce couvercle qui emprisonne ma souveraineté.

Car oui, j’avais écris ce livre et c’était une première étape. Mais pour pouvoir le portervéritablement – il me fallait changer. Radicalement.

Vous savez, ces carrefours de vie qui nous demandent de grandir, avant de pouvoir pleinement nous y investir ? Cela peut par exemple être une nouvelle rencontre amoureuse, mais pas n’importe laquelle : une rencontre différente de celles que l’on a eue jusque-là… Ou bien un nouveau travail, mais là encore, pas n’importe lequel : un travail vraiment différent de ce que l’on avait eu jusque -là… Ou bien un deuil, ou une maladie, qui nous demandent de construire une autre vie que celle dont on avait envie. 

Très souvent, lorsque l’on fait face à ces gros changements, nos vivons, dans la foulée, une période de doute, de contraction et/ou de résistance… Nous nous disons : « Mais ai-je bien fait de m’embarquer sur ce chemin-là ? ». Ou bien, si le nouveau chemin nous a été imposé : « Cette vie-là, j’en veux pas… » .

Ce doute, ou cette résistance, c’est notre passé qui essaie de nous garder dans ce qui nous est familier. Car ce qui est familier nous apporte de la SÉCURITÉ…

Parfois, rester dans le familier est exactement ce qui est aligné à ce moment-là.

Et puis d’autres fois, on franchit le pas…

Notre futur nous appelle, il nous dit : « Si si, aie confiance, c’est bien le bon chemin, mais pour pouvoir pleinement t’y engager, tu as besoin d’évoluer et de lâcher certaines amarres du passé. »

Nous sommes alors face à un changement de paradigme.

Un paradigme, c’est une vision du monde et des choses, c’est un modèle de pensée que l’on a adopté et qui est essentiel à notre équilibre. Il nous permet de donner un sens et une cohérence à ce que nous vivons, et ainsi, influence nos réactions, nos émotions, nos décisions, nos relations…

Lorsque l’on traverse une situation de chamboulement ou de changement important dans notre vie, notre mode de pensée et de fonctionnement d’avant – notre ancien paradigme – est remis en question. Et par la même occasion, nos relations. Toutes nos relations. Car nous sommes interconnectés. Que nous le souhaitions ou non.

Nous ne pouvons pas évoluer, individuellement, sans que nos relations soient impactées par ce changement.

L’expression « être sur la même longueur d’onde que quelqu’un d’autre » illustre ici très bien la situation : lorsque l’on change de paradigme, on change de fréquence. On n’est alors plus en résonance avec la fréquence des personnes qui n’ont pas adopté ce nouveau paradigme. 

C’est un peu comme lorsque l’on écoute la radio dans sa voiture. On se déplace, on change de lieu, et donc de fréquence, et tout d’un coup on ne capte plus la station de radio sur laquelle on s’était branché. On tourne le bouton (enfin ça c’était avant… maintenant ça se fait automatiquement !) – on adapte la fréquence et voilà ! On retrouve la connexion.

Tourner le bouton de la radio dans nos relations, c’est chercher – ensemble – une nouvelle fréquence.

Certaines de nos relations s’adapteront spontanément. Nous trouverons la nouvelle fréquence sans véritablement faire quoi que ce soit, voire sans même nous en rendre compte.

D’autres relations auront besoin de conversations, plus ou moins difficiles, mais elles seront partantes pour plonger dans la remise en question et l’évolution.

Et d’autres s’arrêteront.

Car certaines de nos relations ont une date de péremption, contrairement à ce que notre culture, ou notre éducation, nous ont enseignés sur la notion de « séparation ».

Ce n’est en effet pas toujours juste et aligné, pour toutes les personnes impliquées, de continuer à avancer sur le même chemin. Certaines doivent rester à quai, afin de monter dans un autre train.

Nous interprétons néanmoins souvent nos ruptures comme des échecs relationnels, alors que celles-ci peuvent être le signe, bien au contraire, que nous avons réussi ! Les clauses du « contrat relationnel » que nous avions signé, consciemment ou non, sont remplies. Nous en sommes ressortis avec de nombreux apprentissages, de nombreuses ressources, cela grâce à des interactions dans l’amour et la douceur, ou bien dans la difficulté et la peur. Dans tous les cas, nous avons grandi et le « contrat » est fini.

En gros, il est temps de changer de station de radio.

Pour avancer, il nous faut alors nous détacher de cette relation. Puis, quand et si cela est juste, nous pourrons nous ouvrir à la nouveauté : de nouvelles relations plus en phase, plus en accord avec qui l’on est désormais.

Il n’empêche que cette période de transition – et de deuil de situations ou de relations – est inconfortable, désagréable, voire peut même être brutale ! Certaines de nos relations vont en effet s’étioler tout doucement, alors que d’autres vont exploser, violemment.

C’est à ce moment-là que la peur peut refaire son apparition. On se remet de nouveau en question, on se demande s’il ne serait vraiment pas plus raisonnable de revenir dans notre paradigme d’avant, car tout cela représente décidément beaucoup trop de changement.

Et puis, finalement, avec la persévérance, la confiance et le temps, nous découvrons que seules les relations qui sont vraiment faites pour durer (qui ne sont pas toujours celles que l’on avait imaginé !) peuvent évoluer et se transformer.

Nous nous ré-approprions, par la même occasion, toute l’énergie que nous avions dépensé à rester attaché à des dynamiques relationnelles qui n’étaient plus alignées. Tout d’un coup, c’est plus léger !

Cela nous permet d’observer que :

À vouloir absolument rester en relation avec l’autre, on en oublie parfois la relation avec soi…

Ou bien nous prenons conscience de toutes les attentes de changement que nous avions imposé à notre entourage ! La différence de fréquence entre nous étant trop inconfortable, nous avions tenté de changer l’autre, afin qu’il vienne nous rencontrer sur notre propre fréquence, sur notre propre chemin… Alors que cela n’était pas forcément son destin.

Aujourd’hui, je regarde pour ma part mes quatre dernières années avec une nouvelle clarté. Je remercie toutes ces personnes avec qui je me suis « frottée ».

Certaines de ces relations ont pu se transformer et par la même occasion se sublimer, d’une manière assez époustouflante d’ailleurs. 

Et puis d’autres relations se sont arrêtées. Parfois doucement. Parfois brutalement.

Durant cette période de reprogrammation personnelle et relationnelle, une pensée m’a traversée : « Mais qui va-t-il rester ?…».

Cette pensée, je l’ai déjà rencontrée. Elle s’est montrée à chaque grand tournant de ma vie. À chaque grand changement de paradigme.

La première fois, elle m’a fait très peur, m’a paralysée et j’en ai beaucoup pleuré.

La deuxième fois, j’ai un peu moins tremblé, car j’avais remarqué, la première fois, que les relations qui n’étaient pas restées avaient été remplacées par d’autres, bien plus alignées.

La troisième fois, j’ai pu lui dire « mais non, tu sais bien que c’est pour notre bien… » et à ma grande surprise, certaines relations qui étaient parties au second changement sont même revenues dans ma vie à ce moment-là. Nos chemins avaient bifurqué, mais temporairement seulement.

Quant à aujourd’hui…

Oui, mon cercle d’amis a rétrécit. Mais je sais que nos « contrats » ont été remplis et je les en remercie. Car grâce à ces contrats – des plus lumineux aux plus douloureux –  j’ai fait un autre grand pas vers mon « vrai » moi.

J’ai énormément appris et grandi. J’ai réévalué ce que je désirais dans mes relations et ma façon de me comporter dans ces interactions. Que ces relations soient entre moi et moi ou moi et autrui.

Et je sais désormais que tout ça, c’était la Vie qui jouait de sa magie et mon futur « moi » qui m’appelait… Quand bien même je ne le voyais pas. Surtout dans les moments où je nageais (parfois avec la grâce d’un éléphant !) dans ma vulnérabilité et mon humanité.

Quant à mon chemin de guérison, il a montré d’étonnants rebondissements. Dont un que mon médecin n’a pas su expliquer… Je n’ai pas encore eu besoin de recourir à la chirurgie et peut-être que mon corps ne le demandera jamais. Qui sait.

Tout ce que je sais, c’est que je vais bien. Je suis désormais prête à pleinement m’investir dans mon nouveau livre de vie.

Et toi ? As-tu des relations qui sont en train d’évoluer ou sur le point d’être clôturées ?

Si oui, c’est peut-être que tu t’ouvres désormais à un nouveau paradigme, un nouveau chapitre (ou livre !) de vie désormais plus grand, mais surtout, plus puissant.

Alors laisse-toi traverser les deuils associés, avec douceur et patience. Et commence à observer l’émergence de nouvelles circonstances, de nouvelles résonances.

Une vie plus alignée avec qui tu es. Une vie où tu peux révéler, encore plus puissamment, ton unique et merveilleuse beauté. 

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